La Terre crue


Un matériau universel


Depuis les temps les plus reculés de l’histoire humaine connue, la terre crue, qu’elle soit utilisée sous forme de torchis, de pisé, de bauge, d’adobe a toujours été employée pour l’édification architecturale.

Plusieurs découvertes d’architectures en terre crue, opérées ces 20 dernières années, amènent les chercheurs en la matière au constat suivant : la terre massive ou bauge est employée dans la construction de murs où elle assume un rôle porteur et dans l’aménagement de sols d’habitat dès le Néolithique ancien. À partir du Néolithique moyen, son usage est récurrent, des rives de la Méditerranée au littoral de la Manche et jusque dans le Centre de la France.

(Source : https://journals.openedition.org).

En Mésopotamie, les premières cités furent construites en terre crue. Plus tard, les ouvrages de fortification suivis de l’apparition des coupoles révolutionneront les procédés de construction. Ces dernières avancées en construction donneront naissance à des temples gigantesques et à des villes-temples, il y a environ 5 000 ans. Des vestiges de bâtiments en terre crue ont été découverts dans toutes les régions du monde.

Les plus anciennes traces de construction en terre crue découvertes en Europe semblent dater de 6 000 avant J.-C.

Après une période d’éclipse due aux développements de la charpenterie, la terre crue revient en force au XVIIIème siècle. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle sera de nouveau laissée de côté, au profit de matériaux plus rapides à obtenir dans l’urgence de la Reconstruction.

(Source : https://www.lesmaconsparisiens.fr/)

Les premières traces d’utilisation connues de la terre crue remontent à 10 000 ans à Jéricho et Mureybet en Syrie. La technique utilisée est alors l’empilement de pains de terre façonnés à la main. Il y a 8 500 ans, la brique de terre apparaît sur le site de Çatal Höyük, en Anatolie. Puis, il y a 7 000 ans, une architecture de terre fait son apparition avec les ouvrages de fortification ; suivent l’apparition des coupoles il y a 6 500 ans, les temples monumentaux et les villes-temple il y a 5 000 ans avec la civilisation de Sumer.

Habitats troglodytes, creusés dans la terre, comme en Chine il y a 7 000 ans ou fortifications en terre battue, en pisé, immeubles en briques de terre crue comme en Arabie, dans la ville yéménite de Shibam, petites maisons quadrangulaires d’Amérique Centrale, élevées en matériaux légers, bois et torchis ou boules de terre, couvertes de feuilles de palme, l’ensemble des 12 palais de Chan Chan, au Pérou, construits sur une surface de 20 km en bordure de l’océan, clayonnages de roseaux et de branchages enduits d’argile ou remplis de mottes de terre, comme sur les sites de Merimdé et du Fayoum (Ve millénaire av. J.-C.) marquent comme autant de témoignages les multiples possibilités offertes par la terre crue, exploitées à travers les âges et les continents…

En Europe, les plus anciens établissements sont datés du VIe millénaire AV-JC. Le renouveau d’intérêt porté aujourd’hui au matériau dans certains pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Danemark, France) date du début des années 1980. La France possède diverses traditions de mortier de terre, de brique de terre crue (adobe), de torchis, de bauge et de pisé (la Vallées de la Saône et du Rhône, le Dauphiné, l’Auvergne, la Bourgogne, la Bretagne, la Normandie, le Midi toulousain…). Selon une estimation de l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat, au début des années 1980, la terre crue représente environ 15 % du patrimoine architectural français, soit 10 % des logements (plus de 2 millions d’immeubles, 2 400 000 logements). La Terre cure est particulièrement utilisée dans quatre grandes régions : Rhône-Alpes emploie le pisé pour ses maisons en terre porteuse (la terre de cette région, avec sa granulométrie homogène, s’y prête), le Sud-Ouest (dont la terre possède peu de cailloux) privilégie l’adobe, le torchis est prédominant dans le Nord-Pas-de-Calais et sa terre argileuse, la bauge est caractéristique de la Bretagne.

(Source : wikipedia.org)

De la terre crue au Love Shack ?

L’une des vertus principales du matériau Terre est que, où que nous soyons,
il suffit de se baisser pour la collecter et édifier avec ce que nous avons sous les pieds.

Cette universalité est aussi celle qui donne lieu à une diversité technique et culturelle prodigieuse tant au niveau des styles séculaires que des pratiques les plus contemporaines ! De cette façon, le Love-Shack s’enracine au cœur d’une certaine intemporalité vernaculaire, où tradition et modernité se confondent.

Le cycle de vie de la terre met en valeur son caractère à la fois permanent et évanescent : de par son caractère réversible, le matériau que nous utilisons aura pu être utilisé mainte et mainte fois, et pourra servir à nouveau, une fois nos ouvrages disparus. C’est une source intarissable qui nous est offerte ici, une richesse naturelle qui porte nos projets dans leur capacité d’intégration dans l’environnement, les rendant alors beaux par nature !

Certes peu conventionnels mais 100% naturels et actuels !

L’Unesco estime aujourd’hui qu’environ 50 % de la population mondiale vit dans des structures en terre. L’histoire de la construction en terre, mal connue en Occident, est cependant associée aux époques décisives de la révolution urbaine dans toutes les zones géographiques, par la plupart des civilisations.

À l’heure actuelle, la demande croissante de matériaux dans l’industrie de la construction a entraîné une consommation importante de ressources naturelles, la pénurie de ces mêmes ressources et l’augmentation du prix des matériaux de construction. La terre peut être considérée comme l’une de ces matières premières durables, à faible consommation d’énergie et d’impact environnemental réduit, permettant de répondre à des exigences de construction durables et abordable, adaptée aux critères de confort actuelles.

(Source : wikipedia.org)

En cette période merveilleuse dans laquelle il nous est donné de revoir notre rapport à la nature, Il nous est apparu essentiel de mettre nos talents de créateurs et de constructeurs au service de cette idée : mettre au point un module monumental en terre crue, réalisable partout, adaptable à tous les milieux, rapide à construire et doté d’un impact sur l’environnement le plus réduit possible, pour un faible coût.

La terre crue étant un vaste monde de possibles encore inexplorés, nous avons à cœur de rester ouvert aux rencontres et de générer autant de passerelles que possible entre nos ambitions esthétiques, philosophiques et les disciplines mobilisant la terre crue.

Ainsi, fidèle à son éthique, le Love-Shack demeure en mouvement,
dans l’expérimentation, au service de l’avenir !

Les Love-Shack, tout comme L’Alhambra Shibam « le Manhattan du désert » au Yémen, les mosquées et autres habitats d’Afrique de l’Ouest ou la Grande Muraille de Chine font partie de la grande famille des ouvrages en terre crue !

Les sites archéologiques comme les constructions contemporaines usant de cette matière universelle sont présents sur tous les continents habités. La construction en terre crue n’est donc pas une nouvelle alternative écologique mais plutôt la norme, pourrions-nous dire, depuis que l’homme s’est sédentarisé !